Que faire d’une voiture à New York ?
On me demanderait sûrement si j’ai perdu la tête puisqu’il y a des milliers de voitures qui circulent à New York. Commençons par souligner que c’est justement pour ça qu’avoir une voiture à New York est un vrai casse-tête.

Moi je viens d’Haïti où les bouchons de circulation sont souvent terribles. Pourtant, avoir une voiture là-bas est, comme on dit, un luxe pour la plupart des gens. C’est pourquoi quand on arrive aux Etats-Unis, on s’empresse d’en acheter une pour montrer la différence. Les amis d’Haïti qui me visitent me demandent toujours : « Mais, où est ta voiture ? ». J’en ai pas. « Tous les gens aux Etats-Unis ont une voiture ». Oui, mais à New York, c’est un peu différent, beaucoup de gens optent pour le transport public. C’est pas une question de classe sociale, on rencontre souvent des millionnaires dans le métro.

Que faire d’une voiture dans cette ville quand on est un jeune étudiant qui n’a pas de grand revenu ? En cette journée mondiale sans voiture, je me réjouis en tant que « sans-voiture« . Pensez pas que je suis en train de me plaindre, c’est pas seulement que j’ai pas de voiture, c’est surtout que j’en veux pas. Tant que je suis à New York. Tant que je suis étudiant. Et ça va être long.
Contrairement à d’autres villes, à New York, le transport en commun c’est 24/24 et le métro arrive toutes les cinq minutes. Donc quand comme moi on a un metrocard illimité, on n’a pas peur de circuler ! J’ai qu’à payer un petit frais tous les mois et puis ça va ! (En passant, j’aimerais mieux que le « petit frais » soit beaucoup moindre pour les étudiants). Et je peux me déplacer dans tout New York City et quelques zones avoisinantes sans aucun souci. Si je veux aller plus loin, y’a tout un éventail de possibilités : MetroNorth, LIRR, Greyound, etc.

Avec mon metrocard, j’ai pas de corvée à faire quand il neige, j’ai pas à m’inquiéter pour le carburant, les problèmes mécaniques, le nettoyage, le changement d’huile, l’assurance et… les « tickets ». Ah, les tickets sont toujours comme un coup de poignard dans le dos. Et ils sont presque inévitables dans cette ville bondée où la police est « sans pitié » pour les chauffeurs. Et puis l’assurance est plus chère par rapport aux autres villes du pays (la vie en général est plus cher à New York). De plus, partout, il faut payer pour le parking, si on réussit à en trouver (à Manhattan on peut payer jusqu’à 30$/heure pour un parking privé).
Si j’avais une voiture, ce serait trop pour moi. J’ai déjà le boulot, les études, le volontariat, ce blog, etc. D’ailleurs, j’ai toujours trouvé que conduire est une perte de temps. On doit se concentrer uniquement sur la route, et on ne devrait même pas parler au téléphone ni envoyer des textos. D’autre part, les accidents de la circulation et les bouchons sont plus probables en voiture qu’en transport public.
En fait, j’adore partir en bus et en train pour pouvoir contempler le paysage. Je m’inspire mieux et les idées jaillissent. Ça me permet aussi de me détendre, de rêver et d’occuper mon temps – je trouve toujours quelque chose d’intéressant à faire durant le transport : mes notes à réviser, un livre à lire ou quelque chose à écrire surtout. Par exemple, je rédige cet article dans le train en direction du Connecticut.
Y’a une époque où je lisais deux romans par semaine uniquement durant le transport de chez moi à mon boulot. Qui peut faire tout ça en voiture privée (à l’exception des gens qui ont un chauffeur) ?
En gros, s’il y a une chose dont je n’ai vraiment pas besoin pour le moment, c’est une voiture! (Par contre si vous souhaitiez me faire cadeau d’une voiture, j’accepterais volontiers car je ne compte pas rester à New York toute la vie :)).
En cette journée mondiale sans voiture, je dis : Vivement le transport public !
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