Balade en solo sur le vieux continent
J’ai fini par réaliser que rester en place ne me convient pas. Alors je m’en vais faire un tour sur le vieux continent. Valise faite, billet en poche, je me laisse enfin attirer dans les filets de ce territoire dont j’ai tant appris dans les pages d’histoires, mais qui m’est jusque-là inconnu, parce que mes pieds n’ont pas encore marché dans ses rues, mes yeux admiré ses couchers de soleil, ma peau senti sa brise du matin…

But du voyage
Non, ce n’est pas pour le travail. Ni pour les études. Ce n’est pas non plus pour voir de la famille ou des amis. Ce n’est pas un voyage en groupe, entre amis, ou même en amoureux. Seul, je pars simplement m’inventer une nouvelle page d’histoire dans la partie la plus étudiée de l’Histoire du monde. N’est-ce pas suffisant comme raison ?
Compte tenu de ma réalité sociale, cette escapade en solitaire devait rester un rêve lointain. Ou encore, pour me conformer à ma réalité haïtienne, je devais attendre qu’une occasion se présente et me pousse à atterrir aussi loin. Dans le meilleur des cas, je prendrais des vacances dans un coin familier : mon pays ou ma ville natale, chez des parents ou des amis qui vivent à l’étranger… à moins que je ne parte en groupe. Mais voilà que j’ai décidé de briser ces chaines traditionnelles. Parce que le but de voyager c’est de découvrir d’autres bouts de terre, d’autres cieux, d’autres mondes…

Aventurier de mon état, la moindre des choses que je puisse faire est de m’envoler seul vers la terre du début de la civilisation. C’est peut-être risqué d’errer tout seul dans un coin totalement inconnu du monde avec des moyens limités. Mais qu’on se rassure, je suis du monde moderne et l’accès à l’information et à la communication rend mon évasion à 6 000 kilomètres pas si différent d’un détour dans l’autre pièce.
Un changement d’air
Il ne s’agit pas de parcourir le monde. Il s’agit simplement de me laisser aller aussi loin que mes ailes peuvent m’emmener. Cela aurait pu être le quartier voisin. Après tout, un changement d’air peut se faire à tous les niveaux. Pour moi, il est strictement nécessaire de bouger. Cela favorise ma croissance personnelle et m’aide à voir le monde sous un autre angle. Sinon, je m’asphyxie. L’Amérique étant devenu un chez moi beaucoup plus grand, il est temps pour moi d’aller respirer l’air frais d’un continent voisin.

Je vais étaler mes ailes et me laisser guider par le vent. Me poser sur les branches de Marseille et me fondre dans son paysage montagneux et au bord de ses mers. Me laisser réchauffer par la chaleur humaine et multiculturelle de Paris, dans ses rues étroites. Gouter aux saveurs de Rome à travers ses délicieuses pâtes et ses caves épicées. Me perdre dans les quartiers de Bruxelles pour ensuite me retrouver face à face au Manneken-Pis et dire bonjour aux institutions de l’Union européenne. Me laisser attirer par le rayonnement culturel de Barcelone. Apprécier pleinement le sens du dépaysement et contempler la beauté de dame nature.
Ne pas amener de compagnie n’élimine pas la possibilité de m’en faire en cours de route. En fait, ça peut même l’augmenter. Et… peut être que je ne serai pas totalement seul, si vous me faites l’honneur de faire le voyage avec moi. Alors, que l’aventure commence !
A suivre…
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